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Une famille dans l'Histoire du Monténégro et de l'Europe

La belle-mère de Jean TRONSON du COUDRAY, Gania KAUFFMANN - DJURASKOVIC, duchesse de Ceklinski, appartient à l'une des plus vieilles familles aristocratiques qui ont marqué l'histoire des Balkans. Au XVème siècle, le prince Djurash, vint de Hongrie pour combattre les Turcs à Constantinople. A la chute de la capitale de l'empire byzantin, en 1453, il se réfugia dans les montagnes du Monténégro, où il fit souche à Ceklin. Son fils le prince Vuk Djurash est le fondateur de la grande famille des Djuraskovic, voïvodes (ducs) et Cerdars successifs de Ceklinski. Au XVIIIème siècle, le voïvode Marko Djuraskovic épouse la princesse Ćane, fille du prince-évêque Pierre Ier Petrovic-Njegos, monarque du Monténégro et fondateur de la dynastie actuelle, et soeur de Pierre II qui a succédé à son père sur le trône. Pierre II Petrovic-Njegos (1813-1851), prince-évêque de Monténégro, dont les poèmes furent célèbres a travers toute l'Europe. Goethe (mort en 1832) lui-même, à la fin de sa vie, se mit à apprendre le monténégrin, pour pouvoir lire dans le texte ce jeune et exceptionnel talent littéraire. 

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Les DJUARSKOVIC dans l'Histoire

Différents membres de cette famille s'illustrèrent maintes fois dans l'Histoire des Balkans.

Un des fils du voïvode Marko et de la princesse Tchane, le Cerdar Yanko Djuraskovic, partit avec son armée personnelle de plusieurs centaines d'hommes, pour protéger les frontières de l'invasion turque. Après une bataille mémorable, à cinq contre un, ils repoussèrent les forces ottomanes, mais périrent pratiquement tous. Un monument fut érigé à leur mémoire sur le site des combats.

 

            Son frère, le voïvode Philippe, leva, lui aussi, une armée de mille hommes, pour rejoindre le Tsar dans la guerre russo-turque. Après la victoire de ses troupes, le Tsar lui offrit quinze mille hectares de terres noires, riches en blé et en villages, près d'Odessa. Ce fut le début d'une grande fortune pour la famille Djuraskovic. Un des fils, Marc, y demeura trente ans pour gérer le domaine. A cette époque (1875), ils faisaient venir leur beurre, spécialement de Suisse au Monténégro, dans des boîtes de métal.

 

            L'autre fils, le voïvode Christophe Djuraskovic, demeura quatorze ans à Odessa, puis épousa la fille du voïvode Pierre Vujovic, alors régent du Monténégro. C'est le voïvode Christophe qui négocia auprès de la France et du Tsar, le passage de l'état de Principauté à celui de Royaume et qui mit le roi Nicolas 1er Petrovic-Njegos, sur le trône à sa majorité. Son rôle politique dans les Balkans fut grand, et lui valut d'être décoré de l'Aigle Blanc de Russie, de la Grande Etoile de Turquie et de la Grand-croix de la Légion d'Honneur, réservée aux chefs d'états.

Le fils du voïvode Christophe Djuraskovic, Dushan, duc de Ceklinski, était le meilleur ami du prince Mirko, son cousin et héritier de la couronne de son père, le Roi Nicolas Ier de Monténégro. Ses cousines, soeurs du Prince Mirko, firent de somptueux mariages. Anna épousa le Prince François-Joseph Battenberg, Hélène épousa le Roi Victor-Emmanuel III d'Italie, Maria épousa le grand-duc Dimitri Romanoff, petit-fils de Nicolas Ier, empereur de Russie, Militsa épousa son frère le grand-duc Alexandre et enfin Véra épousa le Roi Pierre Ier de Serbie, dont le fils devint le Roi Alexandre Ier de Yougoslavie.

 

            La Duchesse de Ceklinski, Gania Djuraskovic, la fille du voïvode Dushan et cousine des plus grandes familles royales d'Europe, fit ses études en Italie, au collège Maria Annunciata, réservé aux jeunes filles du gotha européen. A dix ans elle parlait mieux le russe et le français que le serbo-croate. En 1917, les communistes confisquèrent les biens de la famille à Odessa, et les années qui suivirent, la famille perdit lentement sa fortune et fut finalement ruinée par le régime communiste yougoslave, qui expulsa également leur cousin du trône.

Gania, arrivé en France en 1929, à l'âge de quinze ans, rencontra quelques années plus tard, Maxime Kauffmann qu'elle épousa. Maxime Kauffmann, lorrain de vieille souche, mort très jeune, participa activement à la résistance française. Ils n'auront qu'une fille, Florence, qui épousera Jean Tronson du Coudray, né en Indochine de parents coloniaux, de vieille souche noble de Bretagne et désargentée, comme beaucoup d'aristocrates français.

 

            Néanmoins, les biens matériels n'ayant jamais été un critère de choix et de fréquentation dans l'aristocratie européenne, seule la qualité de ses origines et de ses valeurs explique la nature des plus anciennes amitiés de cette famille, cousine de S.A.R. le Prince Nicolas Petrovic-Njegos de Monténégro et de la plupart des familles royales d'Europe. La vicomtesse de Mestre en Allemagne, la Reine Fharida d'Egypte, le Prince Alexandre Ghika de Roumanie, la Marquise Carmen de Zayas (fille du gouverneur royal des Iles Baléares), le Prince Cantacuzen, le Prince Henri d'Orléans, le Duc et la Duchesse d'Harcourt ou la Comtesse Anne Costa de Beauregard, marraine du fils aîné, Marc.

Dushan

     La France étant un des seuls pays à avoir appliqué la loi salique (pour que sa couronne ne tombe pas aux mains du royaume d'Angleterre, déclenchant ainsi la guerre de Cent Ans), chez beaucoup de ses voisins d'Europe, noblesse et titres se transmettent aussi par les femmes, s'il n'y a pas de descendant mâle (voir la reine d'Angleterre). Depuis le voïvode Dushan, son arrière grand-père, Marc Tronson de Kerdual est le premier mâle en ligne direct et par ce fait, légitime descendant des ducs de Ceklinski. Le titre de duc a cela de particulier qu'il ne peut être porté que par un seul membre de la famille à la fois (au contraire des princes, comtes...). En conséquence, seule Gania Kauffmann-Djuraskovic peut porter le titre de duchesse, puis après elle, sa fille unique, Florence Tronson du Coudray.

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